La salamandre de Lanza, une espèce suivie de près
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Bilan 2018 de l'étude sur la salamandre de Lanza
La Salamandre de Lanza est une espèce particulièrement suivie par le Parc naturel régional du Queyras et particulièrement la Réserve naturelle nationale de Ristolas Mont Viso, et le Parc italien du MonViso. Sa présence est connue dans une zone limitée des Alpes Cottiennes, entre France et Italie. Côté français elle se situe sur les communes de Ristolas et Abriès. En Italie elle se répartit entre le Val Varaita au Sud et le Val Sangone au Nord.
Son statut de conservation est classé comme « en danger critique d’extinction » en France, et comme « Vulnérable » en Europe pour l’UICN.
La salamandre fait l'objet depuis 2015 d'études transfrontalières grâce une collaboration importante entre les agents du Parc du Queyras et de la réserve de Ristolas-Mont Viso, l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA), les agents du Parco del Monviso et un herpétologue italien – Daniele Seglie.
Les résultats des travaux effectués au cours de l'année 2018 sont présentés dans cet article.
Carte de répartition participative
Depuis 2015, le Parc du Queyras a mis en place des fiches observation permettant au grand public de faire part de ses observations de salamandre. Ainsi ce sont 127 observateurs qui ont fait parvenir leurs fiches.
Pour 2018, 29 observations grand public sont venues complétées les données recueillies par les professionnels et ont contribué à affiner la carte de répartition connue à ce jour car des zones restent encore peu prospectées.
Il faut noter également cette année la mobilisation des bergers du Queyras qui a permis l’identification d’un nouveau site de présence.
Des salamandres âgées de plus de 28 ans !
Durant les années 2016 et 2018, des recherches spécifiques ont permis de retrouver 14 Salamandre de Lanza équipées de "transpondeur" (=puce) entre les années 1994 et 1997 dans le cadre de précédentes études. La recapture de ces individus dans le secteur du Faïto a permis de dire que deux salamandres sr les 14 retrouvées ont un âge minimum de 28 ans.
Une expérimentation avec un chien de recherche
Les difficultés de contact avec les Salamandres de Lanza ont amené une ingénieure du CNRS à venir expérimenter l’utilisation d’un chien de recherche durant l’été 2018. Cette jeune chienne est spécialement utilisée pour rechercher des fèces ou individus d’espèces très difficiles à voir. Elle travaille également sur le criquet de Crau. Leia présente de bons résultats puisqu’elle trouve plus de Salamandres que les techniciens sur une même zone. Cet outil pourrait être utilisé à l’avenir pour faciliter l’efficacité des prospections, notamment dans des vallons avec peu ou pas de données.
La veille sanitaire
Depuis 2009, un champignon (Batrachochytium dendrobatidis) touchant la quasi-totalité des amphibiens, se répand en Europe. Ce champignon est plus ou moins présent et pathogène selon les espèces. Il se maintient dans l’eau et peut se passer d’un animal à l’autre par contact.
En 2018 une étudiante de Madrid qui travaille sur la présence de ce champignon sur différentes espèces à travers l’Europe. Elle a fait 40 prélèvements sur la Salamandre de Lanza en Italie et 20 en France. Un individu à Ristolas est porteur du champignon. Il s’agit de la première donnée connue sur une salamandre terrestre.
Cette découverte amène le Parc, en 2019, à mettre en place une veille sur la présence de ce champignon sur les Salamandres de Lanza et sur les grenouilles rousses (qui peuvent être des vecteurs de ce pathogène), C'est pourquoi il est proposé au grand public de signaler toute salamandre morte pour qu'elle puisse être récupérée afin de rechercher si ce champignon est à l’origine de la mort.
Perspectives pour 2019
Les travaux réalisés sur la Salamandre de Lanza se poursuivent avec les partenaires italiens de manière élargie afin de prendre en considération l’ensemble de l’aire de répartition de cette espèce. Une rencontre a eu lieu en fin d'année 2018 avec d'autres gestionnaires d'espaces protégés italiens pour mettre en commun les méthodes de travail et les protocoles de suivi. Les partenaires italiens se comptent maintenant au nombre de 4 avec le Parco delle Alpi Cozie et la Città Metropolitana di Torino, en tant que gestionnaire du Parco Conca Cialancia dans le Val Germanasca.
Les personnes qui souhaitent avoir plus d'informations et recevoir le bilan technique de l'étude 2018 sur la Salamandre de Lanza peuvent se rapprocher d'Alain Bloc : a.bloc@pnr-queyras.fr
