Une histoire des inondations du bassin du Guil
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L’étude réalisée sur les inondations du bassin versant du Guil par l’historien Denis Coeur rappelle combien les phénomènes de crues font partie intégrante de l’histoire de ce territoire.
L'enquête menée cherchait tout d’abord à repositionner les faits. La frise chronologique des événements survenus depuis le début du XVIIIe siècle met en lumière des phases de véritables crises torrentielles et, à l’inverse, des moments de paix fluviale. Dans cette longue perspective, le caractère exceptionnel de la crue de juin 1957 est à la fois précisé et relativisé.
Le suivi des impacts souligne ensuite combien les phénomènes en jeu, par leur violence et leurs niveaux de destruction ont parfois remis
durablement en question certains sites ou fonctions vitales du territoire. Comment les communautés d’habitants ont-elles su, ou pas,
répondre à ces défis ?
Pour en rendre compte, l’étude a porté son attention sur trois sujets complémentaires : la défense rapprochée le long des torrents (digues) ; la gestion des forêts à travers leurs fonctions de contrôle des ruissellements et des glissements de terrain ; enfin, l’organisation des dispositifs de gestion de crise et des secours. Ce qui frappe d’emblée, c’est la richesse des témoignages. Certes, les territoires de montagne sont naturellement exposés à divers phénomènes naturels destructeurs. Mais ce qui est notable à l’échelle du bassin du Guil, et du Queyras en particulier, c’est la prise en compte explicite et structurée de ces questions par les communautés d’habitants elles-mêmes, et ce bien avant que l’État ne s’empare du sujet au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.