Ristolas est la plus petite commune du Queyras par sa population, environ 95 habitants mais la plus grande par sa superficie, 8 217 Ha. Située aux confins des Hautes-Alpes et du Piémont. La commune se trouve au fond de la vallée du Haut-Guil dans le massif du Queyras, adossée au Mont-Viso (3841 m) et à la frontière Italienne.
Trois villages composent la commune et s’étagent le long du Guil entre 1600 et 1700 m d’altitude. La reconstruction de Ristolas, au sortir de la seconde guerre mondiale en a fait le village le plus important de la commune tandis que les autres villages également presque entièrement détruits par la guerre (La Monta) ou durement touchés du fait de catastrophes naturelles (avalanche de l’Echalp de mars 1946) ne furent pas reconstruits.
La comparaison des plans cadastraux ci-dessous, témoigne du passage d’un urbanisme « organique » et empirique à un urbanisme de planification, rationnel et systématique. L’emprise du village s’est largement étendue au-delà de l’église (+), vers l’ouest pour accueillir les habitants des deux autres villages ou hameaux sinistrés de la commune : La Monta et de l’Echalp.
Avant les destructions de juin 1940, l’économie montagnarde et notamment celle des Alpes du sud était en grande partie basée sur une activité agropastorale séculaire.
La maison est essentiellement conçue comme un outil de travail pour loger à la fois les hommes, les bêtes et les récoltes sous un même toit durant les longs mois d’hiver (la « maison-bloc »).
La reconstruction dans les Alpes ne fut pas qu’une simple opération immobilière, elle constitua souvent une véritable rupture culturelle et technique dans les modes de vie et de travailler des paysans locaux.
Moderniser a sans aucun doute été le mot d’ordre général de la reconstruction en France et dans les Alpes. L’occasion offerte par la « table rase » causée par la destruction des immeubles anciens a permis d’appliquer les principes d’urbanisme et d’architecture nouveaux élaborés dans l’entre-deux guerres. Ces principes issus des courants modernistes mettent l’accent sur les questions de confort sanitaire, notamment dans les fermes (équipement sanitaire, ensoleillement, ventilation), de fonctionnalité des bâtiments et de leurs abords (urbanisme de zonage, implantations réglementées) et des locaux (séparation des fonctions).
L’architecture des constructions est globalement encadrée par le Programme de Reconstruction établi par Georges POPESCO. Au travers de ces « instructions », le Ministère tente de définir de nouvelles typologies de fermes permanentes et de maisons de montagne.