Les alpages représentent plus de la moitié de la surface du territoire du Parc naturel régional du Queyras avec plus de 32 000 ha.
Ils accueillent chaque été près de 40 000 ovins et 2 400 bovins. Si ces derniers proviennent tous des Hautes Alpes (dont un tiers du Queyras), en revanche, plus de la moitié des ovins transhument depuis un autre département, des Bouches du Rhône pour la plus part. Les 2/3 des brebis se retrouvent dans des troupeaux collectifs de plus de 1 500 bêtes.
Ces alpages regroupent divers habitats et milieux reconnus pour leur intérêt par l’Union Européenne et des espèces végétales protégées. Il s’agit de maintenir cette ressource pastorale sur le long terme, en mettant en place des pratiques pastorales en adéquation avec la ressource, mais également de tenir compte des enjeux écologiques présents sur chaque alpage.
C’est pour ces raisons que la charte du Parc naturel régional du Queyras présente une orientation fondamentale sur l’agriculture et un engagement fort dans sa partie règlementaire avec l’article 8 : « assurer une meilleure gestion des alpages et des zones pastorales. Poursuivre une politique générale de soutien au pastoralisme local et transhumant raisonné. »
Il existe des situations sans solutions : destruction de cabane par une avalanche, crue empêchant le passage du troupeau, printemps tardif et enfin éloignements et pression lupine. Pour ces raisons, des dégradations de l’alpage peuvent apparaître en raison des allers-retours des bêtes ou des quartiers peuvent être délaissés voire abandonnés. Permettre l’accès à ces quartiers au moyen d’une cabane héliportable ou déplaçable par des moyens terrestres, c’est obtenir une meilleure répartition de la pression de pâturage, avec une action plus diffuse des bêtes sur la montagne, une optimisation de la ressource en herbe en préservant les enjeux environnementaux.
Le Parc du Queyras entend franchir une nouvelle étape dans le soutien au pastoralisme en acquérant deux cabanes pastorales nomades : héliportables et transportables par les voies terrestres. Ces cabanes seront stockées en dehors de la période d’utilisation d’estive. Fonction des besoins, ces cabanes pourront jouer le rôle de cabane principale ou secondaire.
Le Parc a proposé de réunir le 5 mars dernier à Arvieux les bergers, les éleveurs, les artisans, les présidents d’associations foncières pastorales et de groupements pastoraux, les élus communaux en charge de l’agriculture. Plus de 35 personnes se sont déplacées malgré l’épisode neigeux. Elles ont pu capitaliser les expériences de cabanes nomades réalisées sur d’autres territoires, préciser l’utilisation des cabanes dans le temps (une journée type, une semaine type, la durée de l’estive) et enfin travailler à l’agencement et l’équipement de 3 modèles de cabanes (urgence, d’appoint, secondaire).
Le travail est maintenant dans les mains du maître d’œuvre. Un retour sera assuré aux participants sur la proposition retenue. Pour faire du lien entre le monde pastoral et les habitants, le Parc organisera enfin un chantier participatif d’assemblage des cabanes.