Dans une France méridionale peu alphabétisée, les Hautes-Alpes, et plus particulièrement le Briançonnais et le Queyras, apparaissent longtemps comme des îlots de culture écrite. Les enquêtes sur le niveau d’alphabétisation menées sous l’égide du recteur Maggiolo à la fin du XIXème siècle montrent qu’hommes et femmes savent pratiquement tous signer, et ce dès la fin du XVIIIè siècle. Ce niveau est confirmé par d’autres sources ou des objets, qui témoignent non seulement de cette compétence mais aussi d’un véritable goût pour l’écrit.
L’existence de colporteurs en écriture est attestée depuis le XVème siècle. Chaque année, les villageois recrutaient parmi eux un régent pour la saison d’hiver. Dans un contrat, la communauté s’engageait à le loger, le nourrir, et lui verser une rétribution. Cette forme d’enseignement à disparu à partir de 1840.