Un parcours sonore sur le glissement du Pas de l’ours
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Le Parc naturel régional du Queyras s’associe à Bienvenue là-haut, le secteur culturel de l’Association culturelle, sociale et sportive du Queyras, pour inviter Jack Souvant à répercuter les ondes provoquées par le glissement du Pas de l’Ours.
Comédien, metteur en scène, directeur du collectif « Bonheur Intérieur Brut » et reporter sur France Inter, Jack Souvant est invité en résidence dans le Queyras pour y découvrir le glissement de terrain du Pas de l’Ours. Cet événement géologique d’une ampleur inédite a profondément marqué les esprits et impacté la vie quotidienne de la vallée, en particulier des villages d’Aiguilles et d’Abriès dont la liaison fut interrompue : le glissement avait effondré la seule route permettant de rejoindre le fond de la vallée.
Jack Souvant collecte les récits, scientifiques, sensibles ou fantasmés, d’habitants et d’acteurs locaux, touchés professionnellement ou personnellement par l’événement. Une série de 11 podcasts est créée, soit environ 2 heures de création radiophonique, à écouter directement sur le terrain ou dans votre canapé.
On y retrouve les témoignages de :
- Jacques Bonnardel, maire d’Abriès entre 2014 et 2020, retraité
- Pascal Diot, technicien du service RTM (Restauration des Terrains en Montagne) de l’ONF, retraité
- Sylvain Dao Lena, natif d’Aiguilles et conseiller municipal depuis 2020
- Fabrice Wurteisein, habitant du Roux sur la commune d’Abriès-Ristolas
- Régis Sabatier, dit Pilou, Restaurateur et gestionnaire d’un camping sur la commune d’Abriès-Ristolas
- Fanny Hecq, Habitante d’Abriès-Ristolas et salariée au Parc naturel régional du Queyras en 2018, en charge de la gestion de la transhumance à pied entre Abriès-Ristolas et Aiguilles
- Jean-Michel Bucci, Dirigeant associé d’une société de travaux publics basé à Aiguilles
En bonus des enfants de l'école d'Abriès-Ristolas qui se sont prêtés au jeu d’une fiction radiophonique
Jacques retrace l’historique du Pas de l’Ours à partir de l’été 2014 et de ses impacts sur la population et l’économie touristique. Même si l’accès au fond de la vallée du Queyras a été conservé, il restait limité et compliqué notamment pour les approvisionnements (de marchandises, gaz, bois…) qui devaient changer de mode de transport. Sa vision d’élu nous éclaire sur les acteurs de la gestion de crise et sur les décisions qui ont été prises, dans des délais serrés, pour conserver une vie locale et un « flux touristique en limitant les dégâts ».
Le service RTM est en charge des risques naturels en montagne (avalanches, mouvements de terrains, chutes de blocs, crues torrentielles…). Il est un acteur incontournable dans la gestion du glissement de terrain du Pas de l’Ours : réalisation d’études, appui à la gestion de crise, rôle d’expertise et de conseils auprès du préfet et des collectivités, aide à la mise en place d’instruments de mesures, analyse de données sur l’évolution du glissement... L’interview de Pascal se découpe en 4 parties.
Sylvain nous livre son enfance passée à Aiguilles dans les années 60 et ses promenades dans le glissement de terrain pour aller cueillir des fleurs ou des champignons. Le sentier du Collet a été pour lui un lieu d’observations des signes d’activité du glissement : « des fissures de partout, des failles de plus en plus profondes, la montagne bougeait déjà ».
Fabrice propose une alternative originale à la nouvelle route du Pas de l’Ours en défendant le transport par câble. Un téléphérique imaginé entre Aiguilles et Abriès-Ristolas serait une solution novatrice qui demanderait une nouvelle organisation des déplacements des personnes et du fret. Mais il est convaincu que ce mode de transport attirerait une nouvelle clientèle en quête de nature et de calme. Ainsi la station village d’Abriès-Ristolas sans voiture pourrait se lancer dans un nouveau modèle économique : « c’est la montagne du 3ème millénaire » !
Le glissement de terrain a fortement limité l’accès des visiteurs, et notamment les camping-caristes, jusqu’au village d’Abriès-Ristolas. Accès difficile, du fait des travaux, le village est devenu une petite île. Mais la vie ne s’est pas arrêtée et Pilou a continué à accueillir les habitants et les visiteurs de passage. Il faut savoir « être à l’écoute des gens et de la nature qui a toujours son dernier mot ».
La route provisoire du Pas de l’Ours n’autorisait pas la circulation des camions. L’été 2018, 17 000 ovins et 4 000 bovins ont dû franchir le Pas de l’Ours. Une solidarité s’est mise en place entre éleveurs, bergers, propriétaires terriens et le Parc pour accueillir les troupeaux sur leur terrain, mettre en place des abreuvoirs, stocker des barrières, prêter des remorques et des tracteurs… « L’entraide et la bienveillance du monde agricole queyrassin »
Cette entreprise locale a participé à la réalisation du chantier du Pas de l’ours qui s’est déroulé sur 3 saisons de 7 mois à partir de septembre 2017. C’est le « plus gros chantier dans le Queyras depuis les années 60, après les inondations de 1957 ». L’entreprise Bucci a été en charge du terrassement qui représente 10% du montant global des travaux. Jean-Michel explique les différentes phases du chantier et les moyens utilisés pour réaliser les importants remblais soutenant la route et extraire les déblais qui ont été entreposés près du chantier, au bord du torrent du Malrif.
Projet financé avec le concours du Fonds National d'Aménagement et de Développement du Territoire
