Un glissement de grande ampleur d’origine naturelle :
Ce glissement de terrain est un paléo-glissement qui remonte à près de 20 000 ans. Lorsque le glacier du Guil s'est retiré, les versants n'ont plus été comprimés et les roches ont commencé à se disloquer. On parle d’une phase de décompression propice aux glissements de terrain.
Les glissements de terrain d’origine naturelle sont des phénomènes inhérents aux régions de montagne. Ils sont plus fréquents dans le Queyras dit « schisteux » qui s’étend sur toute la partie Est du massif (de Château-Ville-Vieille jusqu’au pied du Mont Viso). Ces schistes gris plus ou moins calcaires sont appelés "schistes lustrés" ; Ils se débitent en feuillets serrés qui facilitent leur érosion sous l'effet du gel et des eaux de ruissellement. Ayant perdu leur cohérence, ils glissent vers le bas sur les niveaux plus argileux, sous la forme de masses boueuses et caillouteuses.
Les pentes sont généralement stabilisées principalement grâce au couvert végétal (alpages, forêts). Mais elles restent fragiles. Des conditions climatiques anormales (fonte rapide d’une neige tardive, pluie abondante ou une combinaison des deux) pourraient être responsables de remise en mouvement des anciens terrains glissés ou de leur érosion, ceci d’autant plus facilement que le couvert végétal a été détérioré par des aménagements comme des routes. Le glissement du Pas de l’Ours illustre ce phénomène qui est déjà ancien, à en croire les terrasses agricoles soutenues par des murs en gabion. Il affecte essentiellement des moraines plaquées sur les schistes lustrés. Il s'est réactivé en 2014 sans qu'on en connaisse les raisons précises.