Quand Canis lupus fait son retour dans le territoire en 1997, les éleveurs et bergers qui font pâturer leurs bêtes dans le Queyras se trouvent dépourvus face à cette nouvelle réalité. Le directeur et l’attaché scientifique du Parc de l’époque imaginent alors une brigade pastorale afin de concilier l’activité ancestrale et le redéploiement de la faune sauvage. Dès 2000, la brigade intervient avec trois agents de terrain dédiés : portage des filets, prêts de radio, etc. Son objet est de faciliter le quotidien des pastres. Un quotidien qui a pris une nouvelle tournure puisqu’il convient désormais de mettre en place des mesures de protection pour que l’État indemnise les « dommages sur les troupeaux domestiques au titre du loup ». Les animaux doivent être gardés et peuvent être parqués pour la nuit, des chiens de protection peuvent être intégrés au troupeau, etc.
Depuis, la brigade est devenue mission de médiation et se limite désormais à un agent à l’année, Fabrice Wursteisen, plus un second sur six mois, Romain Janin. « Pour que la mission de médiation fonctionne, il faut être présent, aider factuellement, travailler dans la transparence, établir de la confiance avec les bergers et les éleveurs… », raconte Fabrice, technicien du Parc du Queyras qui participe à l’aventure depuis le début et réalise les constats de dommage pour le compte de l’État, aux côtés de la Direction départementale des territoires.
Au fil des ans, un Bulletin du berger a été lancé, relayant les informations pratiques, un atelier technique pastoral a été initié à chaque fin
d’estive pour traiter d’un sujet spécifique (vautours, zoonoses, cabanes, etc.). Et des carnets d’alpage sont en cours de réalisation afin de conserver l’historique d’un lieu quand le berger ne revient pas l’année d’après.
Pour ce qui est de favoriser la bonne cohabitation avec les visiteurs, l’équipe de médiation pose des panneaux d’information en amont de la zone où les chiens de protection sont présents et aide les équipes de recherche qui travaillent sur le sujet. Enfin, des formations sont aussi dispensées aux personnels de l’Office de tourisme, qui ont des cartes indicatives qui permettent de savoir à peu près quels sont les quartiers occupés en fonction des périodes, afin de pouvoir renseigner les touristes qui seraient paniqués à l’idée de croiser des chiens. « Mais l’on est très attentif à ne pas créer un apartheid entre les touristes et les bergers. Il faut que ces deux mondes se confrontent et s’apprivoisent », souligne Fabrice. Dans cette optique, le Parc du Queyras organise des sorties grand public avec les bergers et multiplie les occasions d’en savoir plus : films, conférences, présence dans les fêtes de territoire, etc. afin que les rencontres se passent le mieux possible.
David Tatin - Orbisterre
Christophe et l’équipe de médiation reste donc les interlocuteurs privilégiés au Parc du Queyras face aux questions de conflits d’usages et de partage de l’espace.
Venez à la rencontre de bergers du Queyras, accompagnés par des techniciens du Parc naturel régional. Ils vous entraîneront dans une rencontre riche en découvertes sur ce monde particulier qu’est l’alpage et ce métier ancestral pourtant profondément ancré dans la modernité.
Alpage du Bois noir à Ceillac : Mercredi 19 juillet
Alpage de Péas à Château-Ville-Vieille : Mercredi 26 juillet
Alpage de Valpréveyre à Abries-Ristolas : Mercredi 2 aout
Alpage de Furfande à Arvieux : Mercredi 9 aout
Alpage du Viso à Abries-Ristolas : Mercredi 16 aout
Alpage de Clapeyto à Arvieux : Mercredi 23 aout
Alpage de Furfande à Arvieux : Mercredi 30 aout
Patou © David Tatin - Orbisterre